Fouille archéologique programmée 2024 : le château d’Hyères (Var)

Château d’Hyères 2024, dégagement de l’abside de la chapelle castrale (cliché : David Ollivier)

Après une première campagne de sondages qui s’est déroulée du 17 juin au 10 juillet, l’équipe soutenue par la Ville d’Hyères, Arkaïa et le Centre Archéologique du Var fouillera du 26 août au 30 septembre un nouveau secteur correspondant probablement à la première basse-cour du château seigneurial. La campagne sera aussi l’occasion de poursuivre la numérisation du site avec l’utilisation du scanner 3D et du drone sous la direction de Paul François.

David Ollivier, Paul François, Tatiana André

Mission de terrain à d’Ereruyk (Arménie)

Du 1er au 15 juin, Patrick Donabédian participera à la mission sur le site paléochrétien et médiéval d’Ereruyk (Arménie) avec une équipe lyonnaise des laboratoires Arar et Ciham dirigée par Damien Martinez. L’équipe interviendra dans le cadre de travaux d’aménagement, de consolidation et de drainage conduit sur le site.

Ererouyk Basilique Vue du SO (photo Patrick Donabedian)

Voir aussi Le chantier archéologique d’Ereruyk
et, sur le site du LA3M, la page Mission franco-arménienne du LA3M à Ereruyk, Arménie et la publication Ererouyk. Un site archéologique majeur, haut lieu de l’Arménie chrétienne

“Panagia Karmiotissa” project (Chypre)

Dans un communiqué de presse, le Département des Antiquités de Chypre a annoncé la fin de la première campagne de fouille du projet “Panagia Karmiotissa”.
 
Cette opération archéologique a été réalisée à proximité de l’église de Panagia Karmiotissa à Limassol (Chypre), conduite par Margot Hoffelt et sous la direction d’Andreas Nicolaïdès.
 
Le compte-rendu complet est disponible ici : http://www.culture.gov.cy/dmculture/DA/DA.nsf/All/BBF9ECD278EF3033C2258AB3004C6682?OpenDocument

 
Panagia Karmiotissa_2023_en
 
A lire également l’article de presse : Cyprus and France together in excavations at the Panagia Karmiotissa site in Kato Polemidia, Cyprus

Cyprus and France together in excavations at the Panagia Karmiotissa site in Kato Polemidia, Cyprus

Le LA3M partenaire de l’opération du DRASSM au Cap Sicié

L’opération s’est tenue du 11 au 15 décembre 2023 au large du Cap Sicié, près de La Seyne-sur-Mer, et avait pour objet le diagnostic d’une épave moderne (fin XVIIIe – début XIXe) transportant des jarres de Biot et des céramiques de Vallauris.
 
Marine Sadania, membre associée au LA3M et Ingénieure de Recherche au DRASSM (Département de Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines), pilotait une opération avec le DRASSM et le Groupement des Plongeurs Démineurs de la Marine Nationale sur le navire de recherche Alfred Merlin. Paul François, Ingénieur de Recherche au LA3M, participait à la numérisation photogrammétrique de l’ensemble de l’épave et à la numérisation des jarres, marmites et moellons remontés à la surface. Lionel Roux, photographe au LA3M et au CCJ, faisait également partie de la mission en mer.
Henri Amouric (émérite au LA3M) ainsi que Lucy Vallauri (Ingénieure de Recherche retraitée du LA3M) ont quant à eux pris en charge l’étude du matériel.
 
La mission a fait l’objet de plusieurs sujets dans la presse locale et nationale :

Mission “Anne-Archi”

Mission “Anne-Archi”
“L’église romane Sainte-Anne à Jérusalem : recherches archéologiques et archivistiques sur l’architecture d’un édifice religieux majeur du XIIe siècle en Terre Sainte”

LA3M-Projet Amorce Arkaia-CRFJ (Centre de recherche français à Jérusalem)
 
Cette mission de terrain se déroulera du 26 mai au 4 juin, sous la codirection d’Andreas Hartmann-Virnich et de Nicolas Faucherre avec Heike Hansen et Dylan Nouzeran, membres de l’équipe.

Fouille archéologique programmée 2023 : castrum de Litala (Corse)

En avril 2023, s’est déroulé une nouvelle mission sur le castrum de Litala (Corse), sous la direction de Gilles Giovannangelli
avec la participation de David Ollivier.
 
Cette année l’opération a consisté à la fouille d’un habitat du village situé aux pieds du château. Une nouvelle mission est programmée fin septembre 2023 sur une installation artisanale liée à la métallurgie.
 

castrum de Litala (sommet) – photo : Gilles Gionvannangeli

Sondage archéologique programmé 2022 : abbaye Saint-Hilaire, Ménerbes (84)

Le site

L’ « abbaye Saint-Hilaire » est ainsi désignée à tort puisqu’il s’agit en réalité d’un ancien couvent de carmes érigé dans le courant du XIIIe siècle. Composé d’une église et de trois corps de bâtiments domestiques encerclant un cloître trapézoïdal, le complexe se caractérise également par la présence de plusieurs espaces troglodytes. Ce trait de caractère en fait un site pivot dans l’évolution de l’architecture de l’ordre des carmes, dans la mesure où il conserve la mémoire rupestre de l’ermitage fondateur du Mont Carmel, en Terre Sainte, tout en intégrant des volumes bâtis plus proches de l’architecture monastique occidentale.

Résultats de la campagne de 2020 & objectifs de la campagne 2022

Une première campagne de sondages a été menée à bien sur le site dans le cadre d’un travail de recherche doctorale en 2020. Pour l’occasion, trois sondages ont été ouverts : un premier dans la chapelle nord-est de l’église, qui constitue la plus ancienne composante bâtie de l’ensemble conventuel ; un autre au pied de l’escalier en vis nord-est du couvent ; enfin, un dernier dans la cour à l’arrière du chevet de l’église. Les résultats fructueux de cette première campagne ont motivé la poursuite des investigations dans cette cour, investigations rendues inévitables par un projet d’aménagement de canalisations au sein de cet espace.

Lors de la campagne de 2020, les niveaux médiévaux ont pu être très partiellement observés en bordure orientale de sondage. Ponctués de plusieurs lentilles chaulées et entrecoupés de nombreuses fosses, ils évoquent des niveaux de construction. Le premier objectif sera de suivre ces strates afin d’obtenir davantage d’informations concernant les phases primitives de l’ensemble conventuel. En outre, un prix-fait conservé aux archives départementales du Vaucluse indique que le cimetière des frères se situait à proximité immédiate du chevet. Les recherches sédimentaires permettront de vérifier cette hypothèse. Il s’agit d’une opportunité unique de localiser, pour la première fois, l’aire funéraire au sein d’un complexe conventuel carmélitain en PACA.

Portée par le GRAPHAM (Groupe de Recherche en Archéologie de la Provence du Haut Moyen-Age), la campagne est financée par le LA3M et l’Ecole Doctorale 355, et dirigée par Margot Hoffelt (doctorante du LA3M, UMR 7298).

Elle se déroulera du 31/10/2022 au 27/11/2022.

Appel à bénévoles

Une place reste disponible pour un étudiant en archéologie du 14/11/2022 au 27/11/2022.

Logement en dur.

Si vous êtes intéréssé.e, merci d’envoyer votre CV à l’adresse suivante : margothoffelt@gmail.com

Photo : C. Markiewicz, 2020

Fouilles archéologiques programmées 2022 : Mas Paco 1, Laroque-des-Albères (66)

Démarrée en juin 2019, la fouille archéologique conduite au site du Mas Paco 1 à Laroque-des-Albères a repris aux mois de mai-juin 2022 après deux ans d’interruption. Elle a été réalisée par une équipe composée d’une vingtaine de personnes, dont 4 professionnels (André Constant, Cécile Respaut, Paul François et David Ollivier), 12 étudiants de l’université d’Aix-Marseille en stage de formation de Licence ou de Master (fig. 1). Nous avons pu à nouveau compter sur l’aide indéfectible d’adhérents des associations du Patrimoine de Laroque et d’Histarc. Rappelons que ces recherches s’inscrivent dans le cadre d’un programme d’étude et de valorisation scientifique conventionné depuis 2018 entre la Mairie de Laroque-des-Albères et le Laboratoire d’Archéologie Médiévale et Moderne en Méditerranée (UMR 7298, Aix-Marseille Université/CNRS). L’étude projette une analyse plus ou moins en profondeur de 3 sites médiévaux localisés sur les bas versants orientaux des Pyrénées et datés par les prospections archéologiques des VIIIe-XIIe siècles : la roque castrale carolingienne de La Soulane I/II, le château du Mas Paco 1 et l’église Saint-Fructueux. Selon les premières hypothèses formulées en 2005, ce trinôme de pôles ruraux formait avant l’an Mil le premier « village » de Laroque (villa Rochas en l’an 976, « Roca Vella » en toponymie), avant sa refondation dans le courant XIe ou XIIe siècles consécutive à la création du territoire paroissial de Saint-Félix de Tagnan par l’évêché d’Elne.

 

Fig. 1 : Vue du chantier en cours (cliché A. Constant)

Les nouveaux résultats obtenus enrichissent les conclusions de 2019 et étayent nos hypothèses sur l’évolution locale du peuplement médiéval. D’un point de vue général, la superficie mise en fouille cette année a été doublée pour atteindre près de 200 m2 de surface (fig. 2). L’utilisation d’une pelle mécanique étant proscrite sur le site car destructrice, les efforts des fouilleurs pour enlever manuellement les niveaux d’effondrement en vue d’atteindre les sols d’occupation des bâtiments, soit environ une cinquantaine de mètres cubes de pierres et de terre mêlées enlevés en fouille, ont été à nouveau longs et physiquement éprouvants. Ces cubages conséquents de déblais résultent d’un bâti exceptionnellement bien conservé pour la période considérée (Xe-XIIe siècles). A ce stade de l’étude, la chronologie qui a été établie par les lectures stratigraphiques et l’analyse des mobiliers archéologiques est préliminaire. Les jalons chronologiques donnés ci-dessous seront vérifiés l’année prochaine au moyen de datations par le radiocarbone.

 

Fig. 2 : Laroque-des-Albères, Mas Paco 1/Castellet. Vue aérienne des vestiges du château sur motte en juin 2022 (cliché Nicolas Vilasèque)

Comme nous l’avions démontré dès 2019, le site du Mas Paco 1 a connu une évolution en 4 temps ou états échelonnés sur la longue durée entre le haut Moyen Âge et l’époque contemporaine. L’occupation principale et la plus spectaculaire relève de la construction, sur environ deux siècles (XIe-XIIe siècles), d’un « château sur motte » dont l’état de conservation est vraiment exceptionnel. Parmi les principaux résultats obtenus en 2022 on mentionnera :

 

– la présence d’une occupation antérieure à la « motte » et qui pourrait dater des périodes wisigothique ou carolingienne (état 1 : VIIe-IXe siècles). Ecrasée par le château, cette occupation n’est conservée que dans un état très lacunaire et devra être mieux perçue par la découverte de nouveaux éléments.

 

– la mise en évidence du tertre artificiel (« motte ») sur lequel est bâti le château constitue un résultat majeur. L’emmotement du site est pour l’instant de datation délicate (état 2a : Xe ou XIe siècle ?). Il s’agit d’un remblai colossal de gravats et de pierres qui a été contenu par d’énormes blocs. Il constitue le tertre artificiel de la motte sur laquelle ont été installées les premières constructions du château. Ce dernier a connu une évolution complexe caractérisée par la reconstruction de murs, la modification d’accès/portes et l’exhaussement des sols (état 2b XIe-XIIe s./début XIIIe s. ?). Ces données architecturales constituent, avec celles du castrum d’Ultrera à Argelès-sur-Mer, un corpus de référence pour l’architecture castrale roussillonnaise : murs liés à la terre et bâtis en opus spicatum, toits probablement en terre, murs doublés intérieurement de madriers remplissant le rôle de structures porteuses des étages ou des toitures, … Déjà attestés en 2019, la découverte d’une série de carreaux d’arbalète confirme le caractère défensif et élitaire (seigneurial) du site. En plein cœur du Moyen Âge, le château prenait l’allure d’une forteresse imposante de plus de 400 m2 d’emprise au sol, sise en fond de vallée à proximité de l’église Saint-Fructueux. Comme le suggère la présence de constructions médiévales sur les pentes de la motte et dans les environs, l’ensemble formait une sorte de petite bourgade castrale déserté au plus tard au début du XIIIe siècle, peut-être même dans le courant du XIIe siècle pour ne subsister que sous la forme d’un habitat dispersé (mas).

 

– la confirmation d’états d’occupation postérieurs à l’abandon du château à savoir : des traces anciennes (Moyen-Âge, époque moderne/contemporaine) de fréquentation et de spoliation des matériaux pouvant être liées au Mas Paco (état 3) ; l’installation par creusement de postes de tir ou de points de surveillance de la frontière durant l’occupation et la Seconde Guerre mondiale (état 4 : découverte d’une vingtaine de cartouches de type Mauser datables des années 30).

 

Les fouilles éclairent d’ores et déjà nouvellement la problématique de la naissance du château et du village en Catalogne nord-orientale. La période de fondation de la motte castrale, mais aussi le moment où le village actuel de Laroque a remplacé l’ancien pôle de peuplement de Roca Vella, constituent des enjeux scientifiques majeurs du programme. Le semis des habitats du haut Moyen Âge (villa Roca) et d’anciennes structures de pouvoir (castrum perché de la Soulane I/II) constituèrent, à Laroque, le terreau de la naissance du château vraisemblablement sous l’auspice des comtes du Roussillon (mention de la Roca comitali au XIe siècle). La fondation de la paroisse de Saint-Félix constituerait la cause majeure de désertion des lieux et de déclassement d’anciens sites du pouvoir au profit du nouveau bourg castral ayant statut de chef-lieu paroissial.

L’équipe remercie la Municipalité de Laroque et la Drac Occitanie, ainsi que tous les intervenants, scientifiques et bénévoles de l’association du patrimoine, pour le soutien financier de l’opération, l’excellent accueil réservé sur place et l’aide logistique apportée au chantier de fouille qui reprendra l’année prochaine pour la 3ème campagne.

 

A la mémoire de Nicolas Vilasèque,

 

André Constant, Cécile Respaut, Paul François, Anne Cloarec-Quillon (août 2022)

Fouilles archéologiques programmées 2022 : Île du Tino / Isola del Tino, La Spezia, Ligurie

Le site

L’île du Tino est située dans le golfe de La Spezia, non loin de la ville romaine de Luni. Le sommet est occupé par un phare, propriété (comme toute l’île) de la Marine Militaire Italienne.

 

On hypothèse qu’à l’époque romaine se trouvait à cet endroit une villa d’où provient une grande quantité de mobiliers archéologiques (pièces de monnaies, amphores, céramique sigillée, lampes et briques du type tegulae). Au Moyen Age (11 siècles) remontent d’importants vestiges d’une abbaye bénédictine, Saint Venerio, qui possédait plusieurs biens en Ligurie et en Corse. Des autres vestiges de murs remontent très vraisemblablement au haut Moyen Age.

 

Objectif de la fouille

L’objectif est une meilleure connaissance de la phase du haut Moyen Age, puisque les bâtiments qui remontent à l’abbaye bénédictine sont plutôt bien connus (église, cloître, réfectoire). La fouille sera consacrée à une aire d’environ 80 mètres carrés qui comprend les vestiges des puissants murs stratigraphiquement antérieurs à l’église abbatiale et au cloître. Des Acta Sanctorum transmettent la mémoire du saint ermite Venerio qui vécut sur l’île où il mourut en 670.

 

La fouille est entièrement financée par le Ministère de la Culture, Surintendance Archéologie, Beaux-Arts, Paysage de Gênes et de La Spezia.

 

Elle est dirigée par Aurora Cagnana (membre associée au LA3M, Soprintendenza Archeologia, Belle Arti, Paesaggio per le città di Genova e La Spezia)

 

Campagne 2022

La campagne du 2022 fait suite à celle du 2021 qui avait été consacrée aux explorations préliminaires. Elle sera suivie l’année prochaine par des travaux de mise en valeur du site. On envisage un parcours de visite entre les vestiges et un antiquarium qui sera aménagé dans le réfectoire (Architecte chargé du Project par la Surintendance : Nicola Gallo)

 

Une journée d’études présentant les résultats de l’opération est programmée le 24 septembre 2022 au siège de la Marine Militaire Italienne à La Spezia. Une connexion à distance est prévue.

 

Pour tous renseignements, écrire à Aurora Cagnana (aurora.cagnana@cultura.gov.it)

 

Vestiges du cloître et de l’église abbatiale (crédit : Elisabetta Cesari)