Place des Martyrs (Algérie)

Cette mission est pilotée par Inrap, Centre National de la Recherche en Archéologie en Algérie et dirigée par F. Souq, K. Stiti (Inrap, Centre National de la Recherche en Archéologie en Algérie).

2016 → 2017

Localisation

Alger, Algérie.

Effectif du LA3M engagé

Responsables d'études : Véronique François

Publications en lien avec l'opération

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Présentation

La fouille de la place des Martyrs, ouverte dans le centre historique classé au patrimoine national de l’Algérie et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, précédant le percement d’une station de métro sur l’extension de la ligne vers Bāb al-Wād, a permis l’exploration d’ une partie de la ville sur 3 500 m2 selon des méthodes de fouille et d’enregistrement rigoureuses entre 2013 et 2015. Les niveaux de la Régence turque (1518-1830) ont été scellés entre 1830 et 1832 lors de la création par les Français de la place d’Armes, un vaste espace sur lequel faire défiler les troupes. Pour sa réalisation, la mosquée al-Sayyida, le grand souk ‒ des boutiques et des ateliers de petite métallurgie équipés de fours où des artisans façonnaient le fer, le plomb, le cuivre et les métaux précieux et qui étaient bâties le long de ruelles soigneusement pavées ‒ et quelques unités d’habitations ont été détruits. Dans ces structures bien préservées, de nombreuses poteries de toutes origines et aux multiples usages ont été recueillies. En l’absence de travaux antérieurs consacrés aux céramiques de cette période en Algérie, la fouille offrait donc une opportunité exceptionnelle de traiter, sur des bases archéologiquement sûres, du mobilier de cette époque tardive. La typochronologie des poteries et de la vaisselle employées durant la Régence turque et au tout début de l’occupation française était à construire sans point de comparaison pour les fabrications locales qui n’avaient jusqu’alors pas été reconnues. Or les découvertes de la place des Martyrs, associées aux données textuelles ont permis de mettre en lumière une activité potière à Alger dès le XVIe siècle et qui s’est maintenue aux siècles suivants. Enfin l’approvisionnement en céramiques d’une grande ville située aux confins des territoires ottomans, établi à partir de l’identification de la vaisselle importée d’Espagne, d’Italie, de Provence, de Hollande, de Saxe, d’Angleterre, de Turquie, de Syrie et de Chine, a pu être confronté à celui d’autres cités plus proches du cœur de l’empire. Cette étude apparaît donc comme un ouvrage de référence pour identifier les céramiques produites et commercialisées à Alger et en Algérie entre le XVIe siècle et le début du XIXe siècle et aborder le commerce de la vaisselle dans l’Empire ottoman.