Taxo-l’Orangeraie

Cette mission est pilotée par ACTER et dirigée par Nicolas Guinaudeau (ACTER).

2012 → 2014

Localisation

Argelès-sur-Mer (66700), France.

Effectif du LA3M engagé

Responsables d'études : Anne Cloarec-Quillon

Présentation

La fouille du site de Taxo-l’Orangeraie s’est déroulée à proximité du site de Taxo-Les Gavarettes où a été découverte une vaste aire d’ensilage de plus de 2 000 structures du haut Moyen Âge et du Moyen Âge central.

Les structures les plus anciennes – deux fosses – sont datées de la période protohistorique. L’une d’elles a livré un mobilier céramique caractéristique qui la rattache au Bronze final IIIb. Si aucune occupation antique n’est attestée sur le site, du mobilier résiduel – parfois réutilisé – a été rencontré dans les niveaux postérieurs (amphore, fusaïole en sigillée, peson taillé dans une tegula, etc.).

L’étude a mis en évidence deux occupations médiévales distinctes. La première est caractérisée par la présence d’au moins une aire d’ensilage, d’une probable fosse de travail et d’une structure de combustion datées de la seconde moitié du VIe s. ou de la première moitié du VIIe s. Leur présence suggère l’existence d’une ou plusieurs unités domestiques de la période wisigothique. D’autres structures sont rattachées aux IXe-XIIe s. (fossés, silos, fosse dépotoir, solins, trous de poteau, structure de combustion et puits/puisards). Les soubassements de galets repérés témoignent de l’implantation de cinq unités distinctes liées à une occupation du IXe s., voire du début du Xe s. (datations 14C et étude céramologique). L’hypothèse d’une élévation en terre et pan de bois, reposant sur une sablière basse, peut être envisagée du fait de la découverte de plus d’une centaine de fragments de torchis et la présence d’un niveau de démolition chargé en tuiles canal suggère leur emploi pour la couverture d’au moins un des bâtiments. La découverte d’une fosse-dépotoir riche en déchets métallurgiques (scories, culots, battitures et parois scorifiées) témoigne d’une forge d’élaboration sur le site dans le courant du Xe s. ou au début du XIe s. Les installations liées à cette forge n’ont laissé que des témoins diffus difficilement exploitables.

La fouille a également révélé un cimetière paroissial du bas Moyen Âge. Si 197 sépultures ont été repérées durant l’opération, le nombre d’individus inhumés dans cette aire funéraire est estimé à près d’un millier. Des éléments maçonnés, interprétés comme des signalisations de surface, ont été observés à l’intérieur de l’espace sépulcral délimité au XIVe s. par la construction d’un mur de clôture doté d’un porche. L’étude anthropologique réalisée fournit des informations primordiales sur les rites d’inhumation et sur la population enterrée dans ce cimetière. Les cinq datations radiocarbones effectuées sur des sujets fouillés datent ces inhumations entre la fin du XIIIe s. et le début du XVe s. Probablement abandonné dans le courant du XVe s., l’espace cimétérial est mis en culture durant la période moderne.

Source : https://journals.openedition.org/archeomed/8998

Auteur : Nicolas Guinaudeau